La puissance musicale et chorégraphique de « Näss » transporte interprètes et spectateurs des vibrations du Maroc aux palpitations actuelles des danses urbaines
Le directeur du Centre chorégraphique national du Havre se souvient de l’aura exceptionnelle du groupe musical Nass el Ghiwane, dans le Maroc des années 1970. Puisant aux sons traditionnels, ce groupe résonnait aussi avec la contestation populaire. N’y a-t-il pas une analogie avec le rôle occupé par le hip-hop des origines ? Sur scène, sept danseurs masculins le disputent dans la maîtrise impressionnante d’une palette de techniques très diversifiée, chacun engagé dans sa singularité. Le chorégraphe a inspiré, et orchestré, une composition de groupe qui tient toujours en haleine. Ses combinaisons inépuisables ne veulent rien perdre d’une culture du pays d’origine (où Fouad Boussouf a voulu transporter la troupe pour une part du travail), tout en la vivifiant au bain des danses urbaines. Quelque chose d’un rite, d’une transe, imprègne ce tumulte sacré.