La période du Grand Siècle et celle des Lumières virent constamment des familles entières se consacrer au même métier d’art. De générations en générations, on était ébéniste, doreur, peintre, sculpteur, architecte, écrivain, et… musicien bien sûr.
Parmi nombre de dynasties de compositeurs illustres, les Couperin occupèrent une place de choix. Ils furent un peu à la France ce que furent les Bach à l’Allemagne. Les plus éminents membres de cette famille briarde et parisienne se succédèrent pendant presque deux siècles à la tribune de l’orgue de Saint-Gervais Saint-Protais à Paris, mais aussi au service des rois de France. Le programme joué ce soir voudrait être une sorte d’album musical de la famille, de ceux qu’on aime consulter pour les garder toujours en soi. « Il faut que l’œuvre se souvienne » disait joliment un grand interprète du siècle dernier.
Louis Couperin le premier génie de la dynastie travaille en pleine période de la Fronde ; son neveu François Couperin, appelé « le Grand » dès le XVIIIe siècle, sert deux rois, Louis XIV puis Louis XV ; Armand-Louis Couperin (le fils du cousin de François Couperin « Le Grand ») meurt la veille de la Révolution Française. Ces trois merveilleux compositeurs témoignent à eux seuls de l’incroyable fécondité de l’École française de clavecin des XVIIe et XVIIIe siècle, elle qui était alors connue, admirée, imitée même dans l’Europe entière.
PROGRAMME
Louis Couperin (c. 1626-1661)
Neuf pièces en fa majeur
Prélude
Allemande grave
Courantes 1 & 2
Sarabande
Branle de Basque
Gaillarde
Chaconne
Tombeau de Mr de Blancrocher
François Couperin (1668-1733)
Troisième Prélude de L’Art de toucher le Clavecin (Paris, 1716-17)
Septième Ordre en sol majeur/mineur (Second Livre de Pièces de Clavecin, Paris, 1716)
La Ménetou
Les Petits Âges : La Muse naissante, L’Enfantine, L’Adolescence, Les Délices
La Basque
La Chazé
Les Amusemens
Armand-Louis Couperin (1727-1789)
Trois pièces en si bémol majeur/mineur
La Chéron
L’Affligée
La Françoise